Le dernier recensement biométrique effectué en Guinée a révélé une surprise qui pourrait bouleverser l’équilibre politique du pays : la région de Kankan dépasse désormais la capitale Conakry en nombre d’électeurs inscrits. Selon les chiffres officiels, Kankan compte plus de 1,5 million d’électeurs, un record qui interpelle autant les autorités que les observateurs.
Historiquement, Conakry, en tant que capitale économique et politique, a toujours été la région la plus peuplée et la plus influente dans les scrutins électoraux. Cependant, le recensement biométrique récent place Kankan en tête, ce qui soulève plusieurs interrogations sur la méthodologie utilisée, la mobilité des populations, ainsi que sur la fiabilité des données.
Les experts pointent aussi des défis logistiques et techniques liés à la mise en place du fichier électoral biométrique, notamment dans les zones rurales et reculées. Certains acteurs politiques ont d’ailleurs appelé à une vérification approfondie afin d’éviter tout litige électoral.
Ce renversement démographique a des implications directes pour la répartition des sièges au parlement et pour la représentation politique locale. La région de Kankan, traditionnellement moins influente que Conakry, pourrait voir son poids politique augmenter significativement.
Les partis politiques guinéens suivent de près cette évolution, certains y voyant une opportunité pour renforcer leur base électorale dans l’intérieur du pays. D’autres appellent à la vigilance pour garantir la transparence et l’équité des prochaines élections.
Le gouvernement guinéen a affirmé son engagement à poursuivre le processus de modernisation du fichier électoral et à assurer la transparence des élections à venir. Plusieurs initiatives sont en cours pour renforcer la sensibilisation, améliorer la collecte des données et renforcer la sécurité du scrutin.
Dans un contexte politique souvent tendu, ce nouveau recensement biométrique pourrait constituer un outil essentiel pour restaurer la confiance des citoyens dans le processus électoral, à condition qu’il soit accompagné d’un dialogue inclusif et de mesures rigoureuses de contrôle.