1. Un déplacement massif et symbolique
Depuis 2016, la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun a provoqué l’exode de plus de 500 000 personnes à l’intérieur du pays, dont plusieurs dizaines de milliers se sont réfugiées dans la capitale, Yaoundé USCRIACAPSWikipedia. Dans la ville, elles s’installent dans des quartiers populaires tels que Biyemassi, Mendong, Essos, Obili ou Melen pambazuka.org. L’ampleur du phénomène pose des défis socio-économiques considérables pour l’intégration urbaine.
2. Stratégies de survie : débrouillardise et débuts économiques
Sans accès à l’emploi formel, beaucoup de déplacés s’adaptent en développant des activités informelles :
« Le travail est bon parce que je n’ai pas faim. Le minimum que je veux, ce travail me le permet » confie Mama Marie, une déplacée originaire de Bamenda The Guardian Post.
3. Femmes déplacées : appropriation d’espaces sécurisés et soutien psychosocial
Certaines organisations, comme le Jesuit Refugee Service (JRS), contribuent à créer des espaces sûrs pour les femmes déplacées. Par exemple, lors du camp GLOW (Girls Leading Our World) organisé à Kribi, des jeunes filles déplacées ont pu partager leurs expériences, se reconstruire, et développer des compétences en leadership, communication et résolution de conflits Crisis Group.
4. L’oubli médiatique et l’absence de camps officiels
Malgré l’ampleur de la crise — près de 574 000 déplacés internes recensés et plus de 71 000 réfugiés au Nigeria —, l’attention internationale reste faible, et les fonds humanitaires globaux sont insuffisants Crisis GroupHRLRCWikipedia. De plus, les autorités ont refusé la mise en place de camps organisés pour les IDP, craignant que cela ne contredise le message officiel d’un retour à la normale dans les zones anglophones Crisis Group.
5. Vers un rétablissement durable ? Reconstruction et dialogue national
En 2019, le Grand Dialogue National, tenu à Yaoundé, a permis la création d’un statut spécial pour les régions anglophones et lancé un Plan présidentiel de Reconstruction et de Développement (PPRD-NW/SW). Ce plan, mis en œuvre avec le PNUD, a déjà permis la réhabilitation de 19 points d’eau, améliorant l’accès à l’eau potable pour environ 174 000 personnes drayinfos.com.
6. Dynamisme citoyen et intégration progressive
Des initiatives locales comme l’appel d’une ministre à Yaoundé — Mbah Acha — à voir les déplacés comme des « ambassadeurs de la paix », montrent que certains efforts cherchent à favoriser leur intégration sociale et culturelle dans les villes d’accueil francophones NewsWatch Cameroon.
En résumé pour BGM News
| Thème clé | Constats |
| Déplacement massif | Plus de 500 000 déplacés internes, dont plusieurs dizaines de milliers à Yaoundé. Les quartiers périphériques absorbaient ce flux. |
| Moyens de subsistance | Activités informelles (commerce de peaux de vache, agriculture, transports) permettent de survivre malgré la précarité. |
| Soutien psychosocial | Organisations comme le JRS accompagnent les femmes déplacées via des espaces de parole et empowerment. |
| Oubli international | Crise largement négligée, peu de structures institutionnelles d’accueil, absence de camps formels. |
| Reconstruction | Actions de relance engagées via le Grand Dialogue National et le PPRD-NW/SW pour infrastructures essentielles (eau, écoles, santé). |
| Intégration sociale | Encouragements politiques à faire des IDP des ambassadeurs de paix, mais la cohabitation reste fragile dans le contexte urbain tendu. |