Conakry, 10 octobre 2025 — BMG News
La Guinée s’apprête à vivre l’une des élections les plus singulières de son histoire récente. À moins de trois mois du scrutin présidentiel prévu le 28 décembre 2025, la Direction Générale des Élections (DGE) a officiellement validé la participation de 50 partis politiques. Un record historique qui soulève autant d’espoirs que d’interrogations dans un pays encore marqué par les turbulences de la transition.
Une avalanche de candidatures
Jamais la scène politique guinéenne n’aura été aussi fragmentée. Des formations historiques comme l’UFDG, l’UFR ou le RPG Arc-en-ciel côtoient une myriade de petits partis nouvellement créés, souvent méconnus du grand public.
Pour certains analystes, cette prolifération traduit une soif de liberté politique retrouvée, conséquence directe de l’ouverture du jeu électoral sous la transition.
Mais pour d’autres, elle reflète au contraire une dispersion dangereuse des forces politiques, risquant de diluer le débat national et d’affaiblir la crédibilité du processus.
« Cinquante partis pour un seul fauteuil, c’est le signe d’une démocratie en effervescence… ou en confusion », estime un observateur politique interrogé par BMG News.
Les grands absents et les nouveaux visages
Parmi les partis majeurs, plusieurs demeurent dans une zone d’incertitude : l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, l’UFR de Sidya Touré et le RPG d’Alpha Condé ont tous été suspendus temporairement ces derniers mois pour des raisons administratives.
Cette situation pourrait redessiner complètement le paysage électoral, ouvrant la voie à de nouvelles figures, issues notamment du Bloc Libéral (BL) ou d’alliances comme l’ANG (Alliance Nationale pour la Gouvernance).
La grande question reste : le président de transition, Mamadi Doumbouya, sera-t-il candidat ?
Une hypothèse que ni le gouvernement ni la DGE n’ont pour l’instant confirmée ou démentie.
Les enjeux d’une élection à haut risque
Au-delà du nombre record de partis, cette présidentielle pose plusieurs défis majeurs :
La DGE a promis « une élection transparente et inclusive », mais les observateurs nationaux et internationaux réclament déjà des garanties concrètes : publication des listes électorales, observation indépendante, et clarification du cadre juridique de la transition.
Un pays à la croisée des chemins
Pour beaucoup de Guinéens, cette élection représente un tournant historique. Après des années de crises politiques, de transitions inachevées et de promesses non tenues, le peuple aspire à une nouvelle direction.
Mais entre ambitions personnelles, alliances fragiles et absence de consensus sur la gouvernance post-transition, la Guinée semble encore en quête de boussole.
Le Grand Débat du Vendredi – Spécial Présidentielle 2025
Thème : “50 partis politiques pour un pays en quête de direction”
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