Un nouveau dysfonctionnement du système judiciaire guinéen fait polémique : le procès de Bangaly Camara, élève poursuivi devant le tribunal pour enfants de Conakry, a été reporté en raison de l’absence de salle d’audience disponible.
L’audience, initialement prévue cette semaine, n’a pas pu se tenir. Selon plusieurs sources judiciaires, la salle réservée aux affaires de mineurs était déjà occupée par une autre procédure, et aucune solution alternative n’a été trouvée.
Un avocat de la défense s’est indigné :
« C’est un manquement grave. Un enfant en conflit avec la loi doit être jugé dans un délai raisonnable et dans un environnement adapté. La justice ne peut pas se permettre de reporter une audience pour un problème logistique. »
Ce type d’incident n’est pas isolé. En Guinée, le tribunal pour enfants souffre d’un manque criant de moyens : salles d’audience limitées, personnel insuffisant et absence d’infrastructures adaptées aux mineurs. Selon plusieurs ONG de défense des droits de l’enfant, ces carences portent atteinte aux obligations de l’État prévues par la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (CIDE) et la législation guinéenne, qui imposent un traitement rapide et adapté pour les mineurs.
Un militant des droits humains commente :
« Juger un enfant dans des conditions appropriées est un droit, pas un luxe. Chaque report injustifié fragilise la protection judiciaire des mineurs et leur droit à un procès équitable. »
La famille de Bangaly Camara, déjà éprouvée par la procédure, devra patienter jusqu’à ce qu’une nouvelle date soit fixée dans une salle conforme aux normes exigées. En attendant, cet incident relance le débat sur la nécessité de réformer en profondeur le système judiciaire pour enfants en Guinée et d’y allouer des ressources suffisantes.