Le procès de Singleton, membre présumé des forces spéciales accusé d’homicide, continue de soulever des interrogations majeures sur l’avenir de la justice en Guinée. Alors que la famille de la victime a récemment annoncé avoir accordé son pardon, une question brûlante anime l’opinion publique : ce pardon peut-il mettre fin aux poursuites judiciaires ?
Entre droit coutumier et droit pénal
En Guinée, comme dans de nombreux pays africains, les traditions et coutumes occupent une place importante dans la résolution des conflits. Le pardon accordé par une famille peut apaiser les tensions sociales et prévenir des représailles. Mais sur le plan juridique, la situation est bien différente.
Le droit pénal considère qu’un crime, notamment un homicide, n’est pas seulement une affaire privée entre l’auteur et la victime. Il s’agit aussi d’une atteinte à l’ordre public et à la société tout entière. En conséquence, même si la famille pardonne, le ministère public et le juge ont le devoir de poursuivre le procès.
Un risque d’impunité ?
Ce mélange entre justice coutumière et justice officielle inquiète une partie de l’opinion. Beaucoup craignent que ce « pardon » puisse servir de bouclier pour couvrir les crimes, surtout quand ils sont commis par des membres des forces spéciales.
« Si chaque criminel peut aller chercher un sage pour demander pardon, alors c’est la porte ouverte à l’impunité », dénoncent plusieurs observateurs.
️ Le débat de vendredi
Pour éclairer les citoyens sur ce sujet sensible, BGM News organise ce vendredi un grand débat avec Maître Béa, avocat de la défense. Il sera invité à répondre à plusieurs questions essentielles :
Un enjeu pour l’avenir de la justice
Au-delà du cas Singleton, ce procès symbolise un défi crucial pour la Guinée : concilier traditions sociales et exigences d’un État de droit. La capacité de la justice à trancher de manière indépendante sera déterminante pour restaurer la confiance des citoyens.