Le procès de l’artiste Singleton, ouvert ce mercredi 2 septembre, a été marqué par des débats houleux entre les différentes parties. L’affaire, qui suscite un vif intérêt à travers tout le pays, concerne la mort tragique d’El-had Lamine Traoré dans un accident impliquant l’artiste.
La position de la partie civile
Pour maître Aboubacar Camara, avocat de la famille de la victime, ce procès dépasse le simple cadre judiciaire et interpelle toute la société guinéenne :
« C’est un procès qui a interpellé toute la société, tout le peuple de Guinée, en raison des évènements qui ont conduit à la mort tragique de notre client, El-had Lamine Traoré. Les faits sont graves et nos clients demandent à ce que justice soit rendue. (…) Les témoins doivent comparaître pour expliquer clairement leur version des faits. Nous avons des images du jour même de l’accident, et si vous les voyez, vous comprendrez son comportement dans la conduite », a-t-il déclaré.
L’avocat a insisté sur la détresse des familles, rappelant que la victime laisse derrière elle des veuves et onze enfants. Selon lui, le rejet de la demande de mise en liberté provisoire est dans l’intérêt même du prévenu.
La défense reste confiante
De son côté, maître Ousmane Simagan, avocat de la défense, estime que le rejet de la demande de mise en liberté ne constitue pas un revers définitif :
« C’est un sentiment de satisfaction, bien que notre demande a été rejetée. Mais ce n’est que partie remise, car c’est une instance qui peut être sollicitée à tout moment le long de la procédure. (…) Déjà, il y a une avancée significative pour notre client, car la famille a accepté le pardon », a-t-il affirmé.
L’avocat a souligné que le tribunal devra départager les témoignages et les constats officiels établis par les agents de l’État.
Un procès au-delà du cas Singleton
Ce procès relance un débat plus large sur la criminalité grandissante sous le régime militaire en Guinée. De nombreux observateurs estiment que la justice ne doit pas se limiter au cas Singleton, mais s’étendre aux multiples violations imputées aux forces spéciales, souvent accusées d’exécutions extrajudiciaires et d’abus contre les citoyens.
Pour plusieurs voix citoyennes, l’affaire doit être un point de départ vers une véritable lutte contre l’impunité sur l’ensemble du territoire national, y compris au sein des corps militaires.