Le procès de Singleton a ouvert une brèche dans le débat national sur la justice en Guinée. Mais pendant que l’opinion se passionne pour ce dossier, une réalité plus dramatique interpelle : plus de 250 Guinéens tués depuis le 5 septembre 2021 par les forces spéciales.
Ces crimes, restés impunis, sont une honte nationale. On ne peut pas accepter que de jeunes militaires, recrutés et manipulés par le CNRD, se croient au-dessus des lois et imposent la terreur à la population. La Guinée mérite une justice équitable, pas une justice sélective.
Après le procès de Singleton, le pays doit se préparer à un procès des gangs armés au sein même de l’armée guinéenne. Car tant que les crimes d’État ne seront pas jugés, la paix et la réconciliation resteront des illusions.
La justice doit cesser d’être un instrument politique pour redevenir ce qu’elle est censée être : le rempart des citoyens et la garante des droits humains.
BGM News
Un appel pressant à la justice
Le peuple de Guinée ne cesse de réclamer l’ouverture d’un procès contre ces militaires accusés d’exactions. Pour de nombreux citoyens, il est inacceptable que des crimes aussi graves soient ignorés par une justice jugée corrompue et instrumentalisée par le pouvoir militaire.
« On ne peut pas accepter ce laisser-aller dans l’armée guinéenne. C’est une honte nationale. Des jeunes criminels recrutés par le CNRD se croient maîtres absolus, pendant que la population pleure ses morts », déclare un militant de la société civile.
Après Singleton, juger les crimes d’État
Si le procès de Singleton a permis d’ouvrir un débat judiciaire autour d’un drame individuel, les Guinéens estiment qu’il doit être suivi de procès historiques visant les membres des forces spéciales impliqués dans des tueries et crimes contre des civils.
La justice guinéenne est donc face à un défi crucial : démontrer qu’elle est indépendante et capable de juger, non seulement des citoyens ordinaires, mais aussi des éléments de l’armée accusés de violations graves.
Car, comme le rappellent de nombreuses voix, sans justice pour les victimes du 5 septembre 2021 et des années qui ont suivi, la Guinée ne pourra tourner la page de l’impunité et avancer vers une paix durable.