À quelques jours du scrutin, l’organisation du vote des Guinéens de l’étranger suscite de vives inquiétudes. Des milliers de cartes d’électeurs destinées à la diaspora seraient portées disparues, plongeant les électeurs et les observateurs dans une grande confusion.
Selon plusieurs témoignages recueillis auprès de représentants de la diaspora, des retards importants et un manque de transparence entourent la distribution des cartes. Dans certains pays, les électeurs affirment n’avoir reçu aucune information claire sur les modalités de retrait de leurs cartes, tandis que d’autres dénoncent purement et simplement leur absence.
Le MTAD et le MAE se contredisent
Le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MTAD) et le Ministère des Affaires Étrangères (MAE) peinent à donner une version commune.
Cette cacophonie gouvernementale alimente les soupçons d’une mauvaise organisation, voire d’une volonté délibérée de réduire la participation de la diaspora, qui représente pourtant une force politique et économique majeure pour le pays.
Des électeurs frustrés et inquiets
Pour de nombreux Guinéens établis à l’étranger, cette situation est vécue comme une privation de leurs droits civiques. « Nous voulons juste voter comme tous nos compatriotes en Guinée. Pourquoi nos cartes disparaissent toujours à chaque élection ? », s’interroge un citoyen guinéen vivant aux États-Unis.
Dans plusieurs capitales, des associations de la diaspora appellent déjà à manifester devant les ambassades pour exiger la transparence et la livraison immédiate des cartes d’électeurs.
Un test pour la crédibilité du processus électoral
À quelques jours d’une échéance décisive, la question du vote à l’étranger met en lumière les fragilités de l’organisation électorale en Guinée. L’incapacité des institutions à fournir des réponses claires et cohérentes risque d’entacher la crédibilité du scrutin et de renforcer la méfiance déjà grande envers les autorités de transition.
La diaspora guinéenne, qui contribue de façon significative à l’économie nationale par ses envois de fonds, attend des garanties concrètes : la transparence dans la distribution des cartes et l’assurance que chaque électeur pourra effectivement voter.