La Cour suprême de Guinée a validé les résultats du référendum constitutionnel du 21 septembre 2025, malgré la polémique persistante autour de l’absence de publication des procès-verbaux (PV) originaux. Cette décision officialise la victoire écrasante du « Oui » annoncée par le gouvernement, avec près de 90 % des suffrages, mais elle ne dissipe en rien les doutes qui entourent la transparence du scrutin.
Une validation juridique, pas politique
En se prononçant, la Cour suprême n’a pas tranché sur la légitimité politique du processus, mais sur sa conformité formelle au droit en vigueur. Selon la loi guinéenne, l’institution devait examiner les recours déposés dans un délai de huit jours et proclamer les résultats définitifs. Les juges ont donc acté le processus tel qu’il leur a été présenté, sans remettre en cause l’absence de publication des PV originaux bureau par bureau.
Le flou des procès-verbaux
C’est pourtant sur ce point précis que repose la contestation. Pour l’opposition et une partie de la société civile, la non-publication des PV originaux prive le référendum de tout mécanisme de vérification indépendante. Les résultats agrégés annoncés par le ministère de l’Administration du territoire ne peuvent, selon eux, refléter la réalité des votes sans preuve documentaire accessible à tous.
Un coup porté à la confiance démocratique
En validant les résultats dans ce contexte, la Cour suprême prend le risque d’accentuer la fracture entre institutions et citoyens. Le référendum, censé ouvrir une nouvelle ère politique, démarre ainsi sous le signe de la suspicion. Pour beaucoup, l’image d’une justice électorale impartiale et garante de la transparence est désormais fragilisée.
Un débat loin d’être clos
La validation officielle n’empêchera pas le débat de continuer, sur les réseaux sociaux comme dans la rue. Entre légalité et légitimité, entre chiffres officiels et perception citoyenne, la Guinée entre dans une phase politique décisive où la confiance dans les institutions sera plus que jamais mise à l’épreuve.