La Guinée traverse une période cruciale où la question du respect des engagements du colonel Mamadi Doumbouya est au cœur des préoccupations. Après avoir pris le pouvoir le 5 septembre 2021, le chef de la transition avait promis de rendre la démocratie au peuple guinéen dans un délai raisonnable. Trois ans plus tard, les Guinéens s’interrogent : la Cour suprême aura-t-elle le courage de rappeler Mamadi Doumbouya à l’ordre pour l’obliger à tenir parole ?
Le rôle des institutions judiciaires, et particulièrement celui de la Cour suprême, apparaît désormais déterminant. En effet, une justice forte et indépendante est le socle d’un État de droit. Mais en Guinée, le débat demeure vif : les institutions sont-elles réellement en mesure de contraindre le pouvoir militaire à respecter ses engagements ?
Pour de nombreux observateurs, le silence prolongé de la justice face aux multiples reports du calendrier électoral affaiblit la crédibilité des institutions et creuse davantage le fossé entre le peuple et le pouvoir.
Les citoyens, eux, oscillent entre espoir et désillusion. Certains réclament une intervention ferme de la Cour suprême pour rappeler au président de la transition ses propres promesses, tandis que d’autres doutent de la capacité de l’appareil judiciaire à s’opposer à l’autorité militaire.
Ce grand débat ouvre donc une réflexion : la justice guinéenne peut-elle réellement jouer son rôle de contre-pouvoir, ou restera-t-elle spectatrice des décisions politiques du CNRD ?
Le peuple attend des actes, et non plus des discours.