Conakry, le 4 octobre 2025 — BGM News
Le 2 octobre 1958, la Guinée disait “NON” au général Charles de Gaulle et à la Communauté Franco-Africaine. Ce jour-là, sous la houlette d’Ahmed Sékou Touré, le pays devint le premier de l’Afrique francophone à choisir l’indépendance totale, préférant “la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage”.
Soixante-sept ans plus tard, la question revient avec insistance : les Guinéens continuent-ils de payer le prix de ce choix historique ?
Un “NON” héroïque, mais coûteux
Le geste du 2 octobre 1958 fut perçu comme un acte de courage politique et un symbole de dignité africaine. Mais il eut des conséquences lourdes : le retrait brutal de la France, la destruction de certaines infrastructures, et un isolement économique et diplomatique qui ont freiné le développement du jeune État.
Aujourd’hui encore, certains analystes estiment que ce choix a laissé la Guinée sur une trajectoire difficile — entre fierté nationale et retard économique persistant.
Entre fierté et désillusion
Pour une partie de la population, l’indépendance reste un motif de fierté : la Guinée a montré la voie à toute une génération de nations africaines. Mais pour d’autres, 67 ans après, les promesses de prospérité et de justice sociale n’ont pas été tenues.
Les défis restent nombreux :
“Nous avons obtenu la liberté, mais pas la dignité économique”, confie un enseignant interrogé par BGM News à Conakry.
Faut-il inventer un nouveau modèle ?
Le débat national s’ouvre désormais sur une autre question : la Guinée doit-elle rester fidèle au “NON” de 1958, ou inventer un nouveau modèle adapté au monde d’aujourd’hui ?
À l’heure de la mondialisation, de la montée des nouvelles puissances et de la coopération sud-sud, plusieurs voix appellent à redéfinir la souveraineté guinéenne, non pas comme une rupture, mais comme une ouverture maîtrisée.
Un moment de réflexion nationale
Ce 67ᵉ anniversaire de l’indépendance n’est pas seulement une célébration historique ; c’est un miroir sur notre présent.
La Guinée doit-elle continuer à porter le fardeau de son passé ou transformer cet héritage en moteur d’avenir ?
Le grand débat du vendredi sur BGM News revient sur cette question essentielle :
➡️ “67 ans après, la Guinée est-elle toujours prisonnière de son ‘NON’, ou prête à inventer son propre OUI à l’avenir ?”