À quelques semaines des élections prévues le 21 septembre 2025, la scène politique et militaire guinéenne est secouée par une décision inattendue : 19 militaires du Groupement des Forces spéciales (GFS) ont été radiés des effectifs des Forces armées guinéennes pour « inconduite ». L’annonce a été faite par un décret présidentiel lu à la télévision nationale, signé du Général Mamadi Doumbouya, chef de l’État et président de la transition.
Une mesure disciplinaire ou politique ?
Parmi les militaires radiés figure le sous-lieutenant Aboubakar Touré (matricule 33093-G), ce qui attire particulièrement l’attention de l’opinion publique. Selon le ministère de la Défense, cette décision s’inscrit dans un cadre purement disciplinaire, visant à préserver l’éthique et la rigueur au sein des forces armées.
Cependant, pour plusieurs observateurs, le timing interroge. À seulement quelques semaines d’un scrutin décisif pour l’avenir du pays, ces radiations pourraient cacher des motivations politiques. Certains analystes estiment qu’il s’agit peut-être d’une volonté d’écarter des éléments jugés proches d’anciens réseaux ou susceptibles de constituer une menace pour la stabilité du régime.
Réactions partagées dans l’opinion
Dans la rue comme sur les réseaux sociaux, les réactions ne se font pas attendre. Une partie de la population salue une décision ferme, estimant qu’elle démontre la volonté des autorités de moraliser l’armée. D’autres en revanche y voient une manœuvre d’intimidation, voire une tentative de neutraliser certaines figures militaires dans un contexte électoral tendu.
Une armée sous pression
Depuis le 5 septembre 2021, date du coup d’État qui a porté Mamadi Doumbouya au pouvoir, le Groupement des Forces spéciales occupe une place centrale dans le paysage sécuritaire guinéen. Cette radiation de masse soulève donc des questions sur la cohésion et la stabilité de l’armée à un moment où la Guinée s’apprête à vivre une échéance électorale décisive.
Conclusion
À deux semaines des élections, la Guinée se trouve à la croisée des chemins. La radiation des 19 éléments des Forces spéciales restera sans doute un sujet brûlant de débat dans les jours à venir, tant sur le plan sécuritaire que politique. L’avenir dira si cette décision était une simple mesure disciplinaire ou un acte aux implications plus profondes dans la transition en cours.