Port-au-Prince, Haïti | 15 juillet 2025
Près de quatre mois après l’installation du Conseil présidentiel de transition, censé restaurer la stabilité politique en Haïti, le pays reste en proie à une insécurité généralisée. Les groupes armés contrôlent plus de 80 % de la capitale, et les violences atteignent un niveau inédit.
“Il n’y a pas d’État. Nous vivons au jour le jour, entre les tirs et les pillages”, témoigne Jeanne, une habitante du quartier Carrefour-Feuilles, assiégé depuis deux semaines.
Le Conseil présidentiel, mis en place en avril 2025 avec le soutien de la CARICOM et des Nations Unies, peine à s’entendre sur la nomination d’un Premier ministre consensuel. Pendant ce temps, les gangs gagnent du terrain, exploitant le vide sécuritaire pour étendre leur pouvoir.
Malgré l’annonce d’un déploiement international sous l’égide du Kenya, le soutien logistique et politique tarde. Les effectifs étrangers sur place restent limités, et la coordination avec les forces haïtiennes est quasi inexistante.
Selon l’ONU, plus de 3 millions de personnes ont actuellement besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Les écoles sont fermées dans plusieurs zones, les hôpitaux débordés, et les kidnappings en hausse. Des dizaines de milliers de familles sont déplacées à l’intérieur du pays.
📌 Analyse BGM :
L’échec du processus de transition en Haïti illustre une fois de plus l’incapacité de la communauté internationale à répondre efficacement aux crises prolongées. Le peuple haïtien est abandonné, entre intérêts politiques, lenteurs diplomatiques et cynisme géopolitique.
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