Un an après le renversement du président Mohamed Bazoum par une junte militaire dirigée par le général Abdourahamane Tiani, la situation politique au Niger reste figée. La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui avait menacé d’intervenir militairement, peine à faire entendre sa voix dans une région en pleine recomposition géopolitique.
“Nous ne reconnaissons pas ce régime. Mais nos options sont limitées”, a déclaré ce week-end le président en exercice de la CEDEAO, Bola Tinubu, en marge du sommet extraordinaire à Abuja.
Depuis sa prise du pouvoir en juillet 2024, la junte nigérienne a renforcé sa coopération militaire avec le Mali, le Burkina Faso, et la Russie. Les soldats français ont été expulsés, et des instructeurs russes ont pris le relais à Niamey.
Selon plusieurs sources diplomatiques, une alliance sécuritaire informelle baptisée “l’AES” (Alliance des États du Sahel) serait en cours de consolidation entre les trois pays dirigés par des juntes militaires.
Pendant ce temps, la population nigérienne, confrontée à une insécurité grandissante et à la crise économique, continue de souffrir. Le coût des denrées alimentaires a augmenté de plus de 40% dans certaines régions rurales. L’aide humanitaire, freinée par les tensions diplomatiques, peine à atteindre les zones les plus vulnérables.
📌 Analyse BGM :
La CEDEAO se trouve aujourd’hui face à un dilemme stratégique : intervenir militairement au risque d’un conflit régional, ou abandonner de facto l’un de ses membres à un régime militaire. Une situation qui illustre les limites de l’influence ouest-africaine face à la montée de nouveaux partenaires comme la Russie.