Abidjan, août 2025 – La scène politique ivoirienne est entrée dans une phase de tension maximale. Alors que le président Alassane Ouattara a officialisé sa candidature pour un quatrième mandat lors de l’élection présidentielle prévue en octobre, l’opposition a décidé de serrer les rangs. Un front commun inédit s’est formé pour contester à la fois la légitimité de cette candidature et la gestion actuelle du processus électoral.
Une alliance inédite
En juin, Laurent Gbagbo (PPA-CI) et Tidjane Thiam (PDCI) ont annoncé une alliance stratégique pour défendre l’éligibilité de leurs leaders et exiger des réformes profondes, notamment au niveau de la Commission électorale indépendante (CEI). Cette alliance a rapidement gagné du terrain avec la création de la Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), emmenée par Simone Ehivet Gbagbo. Quinze partis et mouvements politiques y participent, unissant ainsi des forces longtemps divisées.
La rue comme champ de bataille
Ces dernières semaines, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues d’Abidjan et d’autres villes pour dénoncer l’exclusion de Gbagbo et Thiam du scrutin. Les rassemblements, parfois réprimés, sont marqués par des slogans appelant à la « fin des manœuvres antidémocratiques ». Le PPA-CI accuse le pouvoir de procéder à des arrestations « arbitraires », citant l’interpellation récente de six de ses membres.
Ouattara reste inflexible
Âgé de 83 ans, Alassane Ouattara justifie sa candidature par la révision constitutionnelle de 2016, qu’il estime avoir « remis à zéro » le compteur des mandats. Le RHDP, son parti, l’a officiellement investi dès juin, et le chef de l’État ne montre aucun signe d’ouverture aux demandes de l’opposition. Pour lui, ce nouveau mandat est une continuité nécessaire pour « assurer la stabilité et la prospérité » du pays.
Une épreuve de force à venir
Avec moins de trois mois avant le scrutin, la Côte d’Ivoire se dirige vers un bras de fer politique qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur la stabilité nationale. L’opposition promet d’intensifier la mobilisation, tandis que le pouvoir mise sur son contrôle institutionnel et sa base électorale solide.
La communauté internationale, jusque-là prudente, pourrait être amenée à jouer un rôle de médiateur si la confrontation s’envenime.
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